Mi-novembre 2021 : cela fait maintenant plus d’un an que Gaëtan s’est blessé après une…
Troisième longueur : le trac des débuts s’est dissipé et je me régale ! La voie est facile, l’atmosphère saisissante. Au-dessus de la Méditerranée, de l’autre côté de la Calanque de Sormiou, nous sommes presque seuls sur cette falaise blanche, avec le Riou pour décor. La mer est partout : le rocher est parsemé de petits cristaux et fossils marins, des mouettes jouent avec les courants d’air à nos côtés. Elles fendent l’air dans un vrombissement doux. Une vraie carte postale de l’escalade dans les Calanques. On ne pouvait pas rêver mieux !
Juin 2020, Calanque de Sormiou, Marseille
La carte postale : c’est bien ce que nous cherchions en venant grimper dans les calanques. En cette période exaltante de déconfinement, un week-end de 3 jours ensoleillé était une occasion à ne pas manquer. Encore un peu rouillés, notre objectif était modeste : nous faire plaisir avec de l’escalade facile, tenter une grande voie si nous nous en sentions capables…. et profiter de la belle ville de Cassis. Envie de grimper sans pression ou de vous échauffer dans des voies faciles dans les Calanques ? On vous donne quelques pistes !
Escalade facile dans les Calanques : un peu de couenne à Morgiou
Randonnée jusqu’au site du Prado
Jour 1 : après quelques heures de route depuis Lyon, un déjeuner au soleil sur le port de Cassis et une virée sur la plage, nous partons pour la calanque de Morgiou. Gaëtan y a repéré un site école qui devrait nous permettre de terminer la journée en beauté et d’apprivoiser en douceur le calcaire local.
Une fois garés, nous voilà donc partis pour la marche d’approche. Comme à l’accoutumée, nous nous trompons d’itinéraire. Il faut dire que le sentier du littoral était trop tentant pour s’en détourner (ce que nous aurions dû faire dès le départ). Mais nous ne sommes pas si malheureux : nous avons profité d’une belle petite randonnée colorée au-dessus des calanques avant de grimper.
Se déplacer dans les Calanques : réglementationL’accès aux Calanques est réglementé. Chacune d’entre elles a ses propres règles vis-à-vis des véhicules motorisés, mais elles sont globalement très peu accessibles au printemps et en été. Vous trouverez plus d’informations à ce propos sur ce site. À savoir : même pour les piétons, le massif des Calanques est régulièrement interdit l’été, lorsque le risque d’incendie est fort. Chaque jour, le niveau de risque est déterminé pour le lendemain : il est consultable à partir de 18h sur ce site dédié. |
La falaise école du Prado
Après un bon détour, nous arrivons finalement sur le secteur du Prado aux alentours de 17h. La mer est un peu loin, mais elle est bien en vue ! En plus, nous sommes complètement seuls sur la falaise, qui a le bon goût d’être à l’ombre en cette fin d’après-midi d’intense chaleur.
Avec 15 voies allant du 4c au 6a+, le secteur offre un choix sympathique de voies courtes (entre 20 et 25m) et faciles dans de la dalle ou du vertical. Vu l’heure à laquelle nous sommes arrivés, nous n’avons enchainé que 2 voies dans le 5. Deux belles voies courtes, sans surprise par rapport à la cotation annoncée. Le rocher est bien sculpté, les prises petites mais franches : un vrai régal ! Session un peu frustrante, c’est vrai, mais l’appel d’un restaurant en soirée est trop fort !
Une grande voie d’escalade facile au-dessus de la mer à Sormiou
Marche d’approche jusqu’à “l’Archipel”
Après cette petite première journée d’escalade, nous avons décidé de rester humbles en choisissant ce qui sera notre seconde grande voie ensemble (la première ? une autre grande voie facile dans le Verdon !).
Cotations mis à part, un autre critère était important : nous cherchions une voie donnant directement sur La Grande Bleue, histoire de profiter à fond de l’escalade dans les calanques de Marseille. Nous avions été un peu frustrés lors de notre dernier séjour dans le coin — pas question de rester loin de l’eau cette fois !
Le secteur de l’Archipel, derrière la calanque de Sormiou semblait correspondre. Nous voilà donc partis pour une longue marche d’approche depuis le dernier parking accessible en été. Après une quarantaine de minutes pour rejoindre la plage, le sentier se fait plus technique : l’objectif est maintenant de passer de l’autre côté de la falaise.
C’est là que l’aventure commence ! La dernière partie du chemin est bien exposée. Pour redescendre au bord de l’eau, mieux vaut ne pas trop trébucher. De quoi se mettre dans l’ambiance avant de grimper… mais le résultat est là. Tout le secteur est isolé et sauvage, juste au-dessus de la mer. Rien à dire, c’est tout simplement magnifique !
Une grande voie d’escalade facile dans les calanques : “The Big Lebowski”
Nous avons finalement choisi la voie baptisée “The Big Lebowski” qui promettait donc une escalade facile. Avec 4 longueurs pour une hauteur totale de 100m, elle ne posait sur le papier aucune difficulté (5b/5b+/4c/5a). En plus, pas besoin de rappel pour en redescendre : parfait !
Près d’un an après notre première (et seule) grande voie, nous ne partons pas spécialement rassurés. Ma grande angoisse malgré une révision en salle : me tromper dans les manipulations aux relais. Mais l’inclinaison de la première longueur est suffisamment faible pour nous rassurer d’emblée côté grimpe : aucune difficulté particulière ici ! Le premier relai se passe bien et je me détends peu à peu. La deuxième longueur est plus imposante visuellement, mais seul un pas nous donne à réfléchir un peu (sûrement celui qui donne son “+” au 5b).
À partir de là, ce n’est que du bonheur. La facilité de l’escalade sur un beau rocher aux prises franches nous a permis de profiter pleinement de la mer, du grand ciel bleu et de notre isolement en pleine nature ! Difficile d’imaginer que nous sommes à Marseille même. Nous arrivons au sommet enchantés et découvrons le sentier qui redescend de l’autre côté de la calanque. Nous en prenons plein la vue au moment de faire la bascule : le turquoise des eaux de la calanque de Sormiou est saisissant !
Une voie courte à la “Grotte” sur le retour pour compléter la journée
Nous avons tellement adoré la grande voie qu’il n’était pas question d’en rester là pour la journée. La vie fait bien les choses : en repassant de l’autre côté de la calanque, nous nous sommes retrouvés juste à côté d’un autre secteur de grimpe : la Grotte, un secteur école avec quelques voies de couenne faciles.
Histoire de nous mettre un petit peu plus en difficulté au moins une fois dans le weekend, nous nous sommes donc terminés sur “Nourriture affective”, la seule voie dans le 6 (6a en l’occurrence). Pas de doute, le niveau n’est plus le même : les prises sont très fines sur cette légère dalle. Une belle petite ascension tout en équilibre, et cette fois ça y est, il est temps de rentrer !
Cassis et ses calanques, un décor romantique
Flâner à Cassis
L’escalade dans les calanques c’est bien, mais si on peut profiter dans un bel endroit le soir, c’est encore mieux. De notre côté, nous avons choisi Cassis comme décor de ce weekend : petite ville pleine de charme, c’est un cadre de choix pour flâner dans des rues typiquement provençales, dîner en terrasse ou encore profiter de la vue sur le Cap Canaille depuis la plage. Les chambres d’hôtes sont assez chères, mais la ville a son camping pour les petits budgets.
Balade et baignade dans les calanques de Cassis
Et pour le dernier jour, pas d’escalade, mais une promenade dans les calanques de Cassis. Nous marchons une bonne heure en passant par la calanque de Port-Miou, son port et sa carrière de pierre, pour finir le weekend par une baignade dans les eaux turquoises (mais très très fraîches !) de la calanque de Port-Pin.
ESCALADE FACILE DANS LES CALANQUES : BILAN
Un week-end d’escalade dans les calanques, c’est le dépaysement assuré à quelques heures de train/bus/voiture (à moins bien sûr que vous n’habitiez dans le coin). Le principal inconvénient, c’est que le temps y passe beaucoup trop vite ! Après ces quelques voies faciles et pourtant superbes au-dessus de la mer, nous rêvons de retourner sur place. Et çaa tombe bien : le topo est un vrai pavé. Il y en a pour tous les niveaux, et on y grimpe même en hiver !
En bref
A faire pour :
- Des décors de rêve différents selon les secteurs
- Un choix abondant pour tous les niveaux, que ce soit en couenne ou en grande voie
- Un site accessible : Marseille est très bien reliée en transports en commun, et des bus parcourent les Calanques
Freins potentiels :
- Des marches d’approche longues en période estivale (lorsque l’accès aux calanques est interdit aux véhicules motorisés)
- Du monde à prévoir étant donné la renommée du site
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