Mi-novembre 2021 : cela fait maintenant plus d’un an que Gaëtan s’est blessé après une…
Je crois bien que je n’ai jamais eu autant de peine à grimper une voie d’une cotation si basse… Après un abandon sur la voie précédente, il est pourtant hors de question que je n’aille pas au bout cette fois ! Je me hisse donc tant bien que mal et sans grâce aucune au sommet du Céou. Instant de contemplation dans le calme de l’hiver, avec le château médiéval de Castelnaud-la-Chapelle en ligne de mire… Pas de doute, il faudra que l’on revienne pour percer les mystères de ce calcaire doré !
Décembre 2019, Le Céou, Périgord noir
Avec une famille d’origine périgourdine, j’ai pour habitude de passer quelques jours chaque année dans un hameau perdu en Dordogne pour les fêtes de Noël. L’ambiance est alors plus au farniente et aux repas interminables qu’aux défis sportifs… Mais si vous avez des plats généreux en graisse de canard à éliminer, sachez que l’escalade est bel et bien présente dans le Périgord ! Après un weekend d’escalade facile dans le Verdon, c’est donc cette fois sur deux falaises des Périgords blanc et noir que nous vous proposons de grimper.
Le Périgord et l’escalade : quelles possibilités ?
Visiter le Périgord
C’est vrai, l’escalade n’est peut-être pas la première chose à laquelle vous penserez en préparant un voyage dans le Périgord. Visite de châteaux et de villages, grottes de Lascaux, marchés au gras et visites œnologiques, balades à vélo ou encore descente de la Dordogne en canoë (celle-là, elle est sur notre to-do liste !) sont plus souvent au programme.
Pour les activités touristiques traditionnelles, on vous laisse vous renseigner. En revanche, une petite explication lexicale s’impose pour que vous vous y retrouviez sur les différents secteurs du Périgord ! Ceux-ci sont désignés (officieusement) par des couleurs :
- vert : pour les forêts et prairies au nord de la région ;
- blanc : pour les collines calcaires du centre de la Dordogne, autour de Périgueux ;
- pourpre : couleur des vignes du pays de Bergerac, au sud-ouest (avec notamment les vignobles de Bergerac, Montravel, Pécharmant ou encore Montbazillac) ;
- noir : pour les feuillages sombres de ses coteaux, au sud-est, autour de Sarlat.
Escalade dans le Périgord : des falaises et des blocs
Il y a du rocher dans le Périgord, donc ! Certes, la région n’est pas montagneuse, et vous serez très limité si vous êtes amateur de grandes voies. Mais si la grimpe en couenne ou le bloc vous intéressent, vous devriez trouver de quoi vous amuser dans toute la région.
Le Périgord est peut-être passé de mode en tant que destination d’escalade, mais il a bien connu son âge d’or. Il a même attiré quelques légendes du sport à la fin des années 80 (Catherine Destivelle, Patrick Edlinger et Patrick Bérhault pour ceux à qui cela parle !) Preuve que le rocher est de qualité et promet de jolis défis techniques.
Vous grimperez ici sur des falaises principalement calcaires, aux profils et couleurs variés, sur des difficultés variant du niveau 3 jusqu’au 8c. Entre vues sur châteaux médiévaux et vestiges d’une occupation humaine très ancienne, l’escalade sur les falaises périgourdines vous mettra dans l’ambiance historique de la région !
Envie d’en savoir plus ? Vous trouverez toutes les informations nécessaires à la pratique de l’escalade dans tout le Périgord sur le topo-guide écrit par Matthieu Mercier.
Escalade en Périgord blanc : Le Breuil
Un site d’escalade parfait pour l’hiver
De notre côté, en plein mois de décembre et quelques jours après une bonne pluie, nous cherchions avant tout un site dont le rocher avait une bonne chance d’être à peu près sec. Avec une exposition plein sud, Le Breuil remplissait parfaitement le critère !
Et effectivement, alors que les routes sur le trajet étaient gorgées d’eau, nous avons pu profiter d’une falaise sèche et ensoleillée. Avec en prime le plaisir d’être complètement seuls sur les lieux ! Certes, la route passe juste au bas des voies, mais le site est suffisamment isolé (complètement paumé même, on peut le dire) pour que cela ne pose aucun souci.
La vue du Breuil n’est pas grandiose, mais elle est dégagée et verdoyante. En plein cœur de la campagne, la quiétude des lieux est très agréable. Notre topo-guide nous informe d’ailleurs que l’endroit se situe à la limite du parc régional naturel “Périgord-Limousin”.
Une escalade technique pour tous les niveaux
Et niveau difficulté alors, qu’est-ce que ça donne ?
Sur le papier déjà, il y en a pour tous les goûts, avec 86 voies allant du 3 jusqu’au 7c. Les voies en revanche sont assez courtes : de 8 à 15 mètres de hauteur au maximum. Résultat : elles nous ont paru plus difficiles que leur cotation ne le laissait penser.
Ceci dit, nous avons emmené avec nous deux personnes de la famille qui ne pratiquent pas l’escalade. Et mon père comme mon cousin ont pu se faire plaisir dans plusieurs voies faciles — qui nous ont bien mis en jambes avec Gaëtan. Après cela, “le lotus” (5c) m’a déjà donné du fil à retordre ! Les mouvements s’apparentent à des passages de bloc et demandent une certaine technique. Ensuite, sur “l’arole” (6a), nous découvrons un profil typique de la région, avec une dalle “en gouttes d’eau” : de nombreux petits trous circulaires ne permettant de ne s’y accrocher qu’à un ou deux doigts.
Deux voies très intéressantes pour une belle demi-journée de grimpe détendue ! Nous n’avons pas tenté plus difficile ce jour-là car ce n’était pas l’objectif, mais la falaise promet de beaux défis pour les grimpeurs plus décidés.
Le Breuil : accès et infos pratiques
Le Breuil se situe sur le commune de Paussac-Saint-Vivien, à 30km de Périgueux. Pour y accéder, le plus simple reste d’entrer les coordonnées GPS du petit espace de parking situé juste en bas des voies : 45° 20’57.33”N / 0° 31’5.37”E.
Aucune marche d’approche n’est donc nécessaire une fois garé, quel luxe ! Le bas des voies est large et peu escarpé et permet d’assurer très à l’aise.
Enfin, en matière d’équipement, le secteur d’initiation est bien protégé. Les voies semblent toutefois un peu plus engagées dans les secteurs plus difficiles. Vous trouverez plus d’information sur le topo-guide.
Escalade en Périgord noir : Le Céou
Le site d’escalade incontournable du Périgord
Un rocher ocre, la vue sur le château de Castelnaud-la-Chapelle (et même sur celui de Beynac à certains relais), des voies parmi les plus difficiles de la région (jusqu’au 8b+)… Le Céou est LA falaise emblématique du Périgord. D’après notre topo-guide, ce fut même “l’une des premières falaises de grande ampleur en France” !
Nous avons donc tout naturellement décidé d’aller y faire un tour. L’objectif était surtout de nous faire une première impression sur la falaise en grimpant quelques voies. Nous voulions en effet aussi passer l’après-midi à Sarlat, à seulement 10km de là. Cette ville médiévale, au cœur du Périgord noir, est l’un des sites touristiques phare de la région. Ç’aurait été dommage de faire la route sans aller y faire un tour !
En attendant donc, direction Le Céou. La falaise se distingue de loin et l’endroit ne manque pas de charme. Après une marche d’approche un peu hésitante, nous nous retrouvons encore une fois seuls sur le site, qui est pourtant immense. Grimper la semaine de Noël : un bon plan à retenir ?
Des voies nombreuses et variées
Ici, 182 voies (rien que ça !) réparties entre le 4ème et le 8ème niveau et atteignant jusqu’à 45m de hauteur nous attendent. On trouve de tous les profils, avec tous types de prises… Il y a vraiment l’embarras du choix !
Le topo-guide nous avertissant de rester humbles vis-à-vis des cotations, les voies étant assez engagées, nous nous dirigeons vers le secteur du Belvédère pour une voie au nom rassurant : la “cheminée des débutants” (5b). Et là, les ennuis commencent. Même Gaëtan peine à lire la voie et fera une chute dans la cheminée avant d’arriver au sommet. De mon côté, impossible de passer cette fameuse cheminée des débutants… La roche encore humide n’aide en rien, mais l’expérience rend tout de même très modeste !
Nous abaissons donc encore nos ambitions pour la seconde voie. C’est parti pour “les deux L” (4c), sur la falaise de la Grotte. Comme je le disais en introduction, malgré une difficulté encore une fois inattendue à ce niveau, nous n’avons rencontré aucun blocage majeur sur cette voie. Gaëtan poussera même jusqu’à grimper la voie voisine, “la marteau” (6a+). Elle aussi lui posera à nouveau quelques soucis, mais il arrivé au sommet avec un grand sourire !
Un petit bémol donc pour les débutants : les voies cotées très faciles (3 et 4ème niveaux) sont déjà peu nombreuses (seulement 5 sur 182), et les voies théoriquement relativement faciles du 5ème niveau ne le sont pas tant que ça… Nous ne sommes certes pas habitués à ce style de grimpe, mais du peu que nous en avons vu, nous avons trouvé les cotations sévères. Quoi qu’il en soit, grimper au Céou a été une expérience très intéressante, et nous y reviendrons certainement relever de nouveaux challenges techniques !
Le Céou : accès et infos pratiques
Pour accéder au Céou, vous pouvez encore une fois inscrire directement les coordonnées GPS du “parking” : 44° 48’26.60”N / 1° 9’24.84”E. Autrement, une fois à Castelnaud-la-Chapelle, suivez la D57 direction Saint-Cybranet. 200m après la sortie de Castelnaud, prenez à gauche une petite route qui descend au “camping de Maisonneuve”. Vous passerez un pont avant d’arriver sur un espace permettant de se garer au bord d’un champ, sur la gauche.
Ensuite, impossible de louper la falaise du Céou ! Une marche d’approche un peu raide vous attend — comptez environ 20 minutes. Le pied des voies est ici aussi assez confortable.
ESCALADE EN PÉRIGORD NOIR ET BLANC : BILAN
Ces deux petites journées d’escalade en Dordogne ne furent pour nous qu’un aperçu des nombreuses possibilités offertes par la région. Mais nous n’en sommes vraiment pas repartis déçus ! Le Breuil comme Le Céou sont deux jolies falaises qui offrent une escalade riche dans des cadres très agréables. Et il semblerait que les autres sites du Périgord soient du même calibre… Une chose est sûre : nous amènerons de nouveau notre matériel de grimpe lors des prochaines réunions familiales !
En bref
A faire pour :
- Des falaises situées dans de très beaux cadres
- Une escalade technique et intéressante offrant de beaux défis sportifs
- Des sorties à combiner avec les nombreuses possibilités touristiques qu’offre la région
Freins potentiels :
- Des falaises difficilement accessibles en transport en commun (pour ne pas dire impossible — la solution est peut-être de combiner avec le vélo ?)
- Une grimpe assez technique et engagée qui laisse moins de choix aux grands débutants
[…] et autres chemins de Grande Randonnée. Qu’à cela ne tienne, après le Périgord en décembre dernier, c’est une nouvelle destination familiale qui nous attendait ! […]
[…] en attendant, direction le Périgord pour une session d’escalade en décembre […]