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Ça y est, je suis à bord du zodiaque qui m’amène sur le site de ma première plongée profonde à Tofo, au Mozambique. J’ai le trac, mais ce n’est plus le moment de reculer ! Soudain, l’un de nos compagnons de palanquée pousse un cri : baleines en vue !

Changement de cap immédiat. Nous ralentissons afin de nous approcher un maximum. Et là, à quelques mètres seulement de notre petite embarcation, deux baleines à bosse nous offrent un ballet à couper le souffle. On ne voit d’abord que leurs queues qui battent l’air lentement l’une à côté de l’autre, de manière parfaitement synchronisée. Je n’en crois pas mes yeux : des baleines, des vrais baleines !!! C’est un rêve qui se réalise, je suis submergée par l’émotion. 

Les danseuses se déplacent en silence à la surface, et nous apercevons une troisième forme, plus petite, entre leurs nageoires dorsales. Il y a même un baleineau ! Le moment est véritablement magique. Elles s’éloignent enfin sans bruit, et j’essaye en vain d’être aussi discrète alors que je sèche mes larmes.

Septembre 2019, 2ème jour à Tofo, Mozambique

Plage Tofo Mozambique

Que voire en plongée sous-marine à Tofo, Mozambique ?

Les splendeurs de l’océan Indien

Pourquoi venir plonger à Tofo ? Pour les plongeurs, la promesse du lieu est belle, puisque raies manta et requins-baleines (entre autres !) font la renommée du site. Voir des raies manta est l’un des rêves de plongeur de Gaëtan, et leur présence a été décisive dans le choix de notre destination. 

Malheureusement, rencontrer une espèce en particulier reste une affaire de chance, et nous ne croiserons ni mantas ni requins-baleines durant cette semaine ! D’un autre côté, l’un des dirigeants du club de plongée nous a raconté qu’à une époque, le club proposait de rembourser les plongeurs qui restaient plusieurs jours s’ils ne voyaient pas de raies manta pendant leur séjour. C’est dire à quel point la rencontre était fréquente ! Cependant, depuis quelques années, la faune marine n’est plus ce qu’elle était. Selon notre interlocuteur, la raison en est claire : la Chine a obtenu le droit de pêche dans les eaux territoriales en échange de la construction d’une route traversant le sud du Mozambique…

Qu’à cela ne tienne, les consciences s’éveillent localement et tout espoir n’est pas perdu ! Et en ce qui nous concerne, nous aurons tout de même pu observer de jolies choses sur les différents récifs coralliens du site, avec entre autres : des énormes tortues vertes, une grande raie-guitare, des poissons-grenouilles, murènes-léopards, poissons-cochers, poissons-pierres, poissons-clowns, poissons-flûtes, et j’en passe.

Enfin, il est également possible d’y croiser diverses espèces de dauphins et requins, même si nous n’avons pas eu cette chance. Une autre fois peut-être ?

Plage de Tofo, Mozambique

Sur la route des baleines à bosse

Vous l’aurez compris, nos plus belles visions n’ont pas eu lieu durant nos plongées, mais à la surface. La rencontre avec les deux baleines et le baleineau dont j’ai parlé plus haut restera à jamais gravé dans ma mémoire et justifie à lui seul le voyage au Mozambique !

Et il ne s’agit pas que d’un heureux hasard : Tofo est situé sur la route migratoire de baleines à bosse, et il n’est pas rare d’en apercevoir entre août et octobre. En apprenant que nous restions une petite semaine, des locaux nous ont d’ailleurs garanti que nous en verrions. Et pour en avoir vu, nous en avons vu ! Après ce premier épisode fort en émotions, nous avons eu l’occasion d’en apercevoir (de plus loin certes) de nombreuses lors de différents trajets vers des sites de plongée. Même de loin, les voir sauter et retomber dans de grandes éclaboussures est un grand spectacle !

 

Baleine à bosse Tofo Mozambique

©Liquiddiveadventures

Quel niveau pour plonger à Tofo ?

La profondeur des sites de plongée à Tofo, Mozambique

Théoriquement, vous pouvez plonger à Tofo quel que soit votre niveauJe dis bien théoriquement, car autant vous prévenir, en tant que quasi-débutante (Open Waters obtenu l’été précédent, avec moins de 10 plongées à mon actif), j’en ai bien bavé. Même Gaëtan, pourtant bien plus expérimenté, a mis plusieurs jours à s’acclimater.

On nous a prévenu dès notre arrivée : il est vraiment dommage de passer plusieurs jours à Tofo sans s’essayer à la plongée profonde (au-delà de 18 m). Ce qui nécessite de passer un niveau de plongée supplémentaire. En effet, la plupart des sites de Tofo se situent au-delà des 25 m de profondeur. S’il existe des sites moins profonds, il y a peu de chances d’y rencontrer les espèces les plus emblématiques du Mozambique. 

En ce qui me concerne, après une première plongée peu profonde après laquelle notre guide de palanquée m’a assuré que j’avais le niveau pour tenter la certification Deep Diver, j’ai donc été fortement encouragée à sauter le pas. 

“Si tu sais plonger à Tofo, tu sais plonger partout”

Et les difficultés ne s’arrêtent pas à la simple profondeur : 

  • À Tofo, on plonge en plein océan, non pas dans une mer calme ou un lagon protecteur. La mer est donc rarement d’huile, ce qui fait des trajets en zodiaque et de la phase d’équipement avant de plonger une première épreuve pour les gens comme moi qui ne sont pas insensibles au mal de mer !
  • D’autant que de nombreux spots sont assez éloignés de la plage de départ. Pour les attendre, on peut compter 30 à 40 minutes de trajet en bateau. Notre club de plongée ne proposait donc de plonger là-bas qu’en double-tank : une première plongée, un temps de repos et de décompression sur le zodiaque, puis une seconde plongée, sans jamais mettre pied à terre. Cela augmente votre chance d’observer baleines et requins baleine, mais peut aussi sembler long et inconfortable !
  • Il y a de forts courants sous l’eau. Et ce, même au fond : nous avions parfois l’impression d’être sur un tapis roulant qui nous entraînait à vive allure alors que nous ne palmions pas du tout. Nous avons aussi pu faire l’expérience de la houle (swell) sous-marine : des courants qui vous balancent d’avant en arrière (ou de gauche à droite selon votre orientation), et avec lesquels il faut apprendre à composer pour économiser son énergie, et donc son oxygène.
  • Justement, pour faire face aux forts courants, la coutume à Tofo est de faire une entrée négative sous l’eau. En général, pour commencer une plongée, on gonfle son gilet d’air, on se met à l’eau et on attend en flottant l’ensemble de la palanquée avant de plonger tous ensembles. Ici, on vide son gilet au maximum pour faciliter la descente, et au top, on se laisse tomber en arrière tous en même temps. Le guide de palanquée descend alors le plus vite possible pour localiser le récif et éviter que le groupe ne se perde en dérivant entre deux eaux, et nous autres n’avons plus qu’à ne pas perdre son fil d’ariane des yeux pour descendre à notre rythme.

Bref, ce site de plongée réunit de nombreux facteurs de difficulté. Mais si vous êtes à l’aise, ou pas contre un peu de challenge, foncez ! Comme nous l’a expliqué le propriétaire du club de plongée, “si vous savez plonger à Tofo, vous savez plonger partout !”

Tofo Mozambique plongée

Passage du Padi Deep Diver avec Tofo Scuba

Après le départ des baleines, c’est l’heure de réaliser cette fameuse plongée profonde. Arrivés au bon endroit, nous nous arrêtons et nous équipons des ceintures lestées, des bouteilles et des masques. Ainsi chargée et ballotée par l’océan, je combats le mal de mer en fixant l’horizon. Le stress monte… Lorsque tout le monde est prêt, le bateau, qui a eu le temps de dériver, retourne à l’endroit exact de la plongée. Puis c’est le décompte : “3, 2, 1”… tout le monde à l’eau !

Le guide file vers le fond, et je me dirige vers le fil d’ariane pour amorcer ma descente. Après quelques mètres, je commence à sentir une douleur aux oreilles et m’arrête donc un peu le temps que ça passe. Je ne vois pas le fond, ni le reste du groupe (ni même leurs bulles). Seul Gaëtan est resté à ma hauteur, et notre “balayeur” Léon est toujours derrière pour assurer notre sécurité. Je lâche le fil d’ariane quelques secondes, le temps de leur communiquer le problème par gestes.

Lorsque je me retourne, le fil n’est plus en vue : nous nous sommes faits emportés par le courant ! Léon nous fait signe d’attendre et tente de trouver un repère. Nous nous retrouvons seul au milieu du vide pendant un moment qui me semble interminable. Je commence à sérieusement angoisser lorsque Léon nous rejoint. Verdict : on a perdu le groupe, nous devons remonter à la surface. Quel échec !

Bilan de deux tentatives de plongée profonde à Tofo, Mozambique

Ma première tentative de passage de la spécialité Padi Deep Diver s’est donc soldée par un échec cuisant. Une fois sur le zodiaque, j’étais terriblement déçue et un peu honteuse, d’autant que j’avais privé Gaëtan d’une plongée. Je ne me sentais pas de réessayer sur la 2ème plongée du double-tank et suis donc restée près de deux heures à bord à attendre que le temps passe, meurtrie et nauséeuse. Définitivement pas le meilleur moment du séjour ! 

Après coup, Gaëtan et moi en avons voulu au guide de ne pas m’avoir accompagné sur la descente. Ou de ne pas m’avoir signalé qu’il valait mieux que je ne lâche pas le fil d’ariane étant donné la force du courant. J’étais en formation, après tout. Après une journée de repos pour digérer tout ça et une discussion avec la responsable du club, j’ai décidé de tenter à nouveau ma chance. J’ai donc le plaisir de vous annoncer que j’ai réussi lors de ce nouvel essai ! Et ceci grâce notamment à la prévenance d’un autre guide, André, qui a tout fait pour me rassurer avant la plongée, et m’a accompagné tout le long de la descente. Résultat : une plongée à 31m de profondeur !

Tofo Scuba, club de plongée au Mozambique

Outre donc ce petit incident lors de ma première tentative, nous avons été ravis d’avoir choisi Tofo Scuba pour plonger à Tofo. Nous les recommandons sans hésiter ! Leur attention à la sécurité est irréprochable, le matériel est impeccable, et les briefings avant et après les plongées sont clairs et complets. Le staff très sympathique est composé en grande partie d’habitants du village. Les dirigeants les ont formé afin d’assurer un impact économique positif de leur activité à la population. Et, comme beaucoup de passionnés de plongée sous-marine, ils portent une attention particulière à la préservation de la faune marine, et rappellent les règles de base avant chaque plongée : “don’t take, don’t touch, don’t tease” (ne prenez rien, ne touchez rien, n’énervez pas les poissons).

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Découvrir Tofo, un paradis au Mozambique

 

Tilak Lodge Tofo

Douceur de vie et authenticité

Lors d’un séjour plongée, le temps passé sous l’eau ne constitue qu’une toute petite partie de l’expérience. En six jours à Tofo, je n’aurai ainsi plongé que 4 fois ! Le décor prend alors toute son importance. Et la moindre des choses est de dire que nous n’avons pas été déçus. Nous nous sommes sentis si bien à Tofo que nous y sommes restés plus longtemps que prévu. Nous avons eu bien du mal à en partir !

L’ambiance là-bas est tout simplement paradisiaque. Le Mozambique est réputé pour la gentillesse de ses habitants. Vasco de Gama, en découvrant le pays en 1498, le surnomma “Terra da Boa Gente” (terre des gens bons en portugais), et Tofo ne fait pas exception. En plus, le tourisme (bien que très loin d’un tourisme de masse), s’y développe un peu. Quelques expatriés et rares touristes se mêlent donc au reste des habitants, et le tout dégage une harmonie incomparable. Bien que l’écart de niveau de vie soit gigantesque entre les Mozambicains et les touristes, nous avons eu l’impression que le tourisme avait ici un impact positif. 

Le petit marché de Tofo symbolise à lui seul cette atmosphère authentique. Situé au centre du village, c’est l’endroit où les habitants sortent le soir. Vous pouvez également y acheter quelques souvenirs fabriqués localement. 

L’océan au centre de l’activité

L’activité touristique de Tofo tourne autour de la plongée sous-marine, avec 5 clubs différents qui accompagnent les touristes. Si vous ne plongez pas, vous pouvez également partir en “safari océanique” pour tenter d’observer baleines et requins-baleines en bateau. 

Côté logement, les clubs nouent des partenariats avec des hôtels pour proposer des packs complets aux plongeurs. C’est l’option que nous avions choisi : nous avons donc logé à Tilak Lodge, qui appartient aux propriétaires de Tofo Scuba.

Pour le reste, il vous reste bien sûr les activités de plage. Cette dernière est immense et, en septembre en tout cas, quasiment déserte ! Enfin, de belles balades sont possibles le long de la côte. Le village en lui-même est très mignon, avec ses rues ensablées et ses palmiers. Nous nous y sommes d’ailleurs souvent rendus pieds nus, que ce soit par la plage ou par la route. La nuit, sur la plage, on observe le ciel étoilé en essayant d’éviter les nombreux petits crabes qui parcourent le sable. Quant aux couchers de soleil, ils sont particulièrement splendides !

Plage Tofo Mozambique
Tofo plage Mozambique
Chien à Tofo
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La cuisine de Tofo

Enfin, pour ne rien gâter, qu’est-ce qu’on mange bien à Tofo ! Comme ailleurs au Mozambique d’ailleurs (du peu que nous en avons vu). Tofo vous offre un choix assez large de restaurants. Il faut simplement veiller aux jours d’ouverture, qui sont assez restreints et varient d’un restaurant à l’autre. Pour la cuisine locale, poissons et crustacés sont naturellement les rois. Les épices sont également au menu, notamment avec les plats de poulet. Tout est délicieux, frais et assaisonné avec goût !

Si vous souhaitez retrouver un peu de nourriture occidentale, restaurants aux menus mixtes, ou encore italiens et japonais sont également de la partie. La qualité est toujours au rendez-vous. En revanche, les prix sont occidentaux aussi, vous resterez donc entre touristes. 

Pour finir, vous n’aurez aucun mal à vous approvisionner en fruits et légumes, ainsi qu’en noix de cajou (c’est l’une des grosses productions locales) auprès des vendeurs de rue.

PLONGÉE SOUS-MARINE À TOFO, MOZAMBIQUE : BILAN

Ce séjour de plongée sous-marine à Tofo a été une vraie parenthèse enchantée. Nous avons particulièrement apprécié la douceur de vie qui y règne. Et la plongée y réserve de belles surprises ! Une véritable découverte à laquelle nous repensons encore souvent avec nostalgie… À présent, cap un peu plus au nord du pays pour des balades à cheval et en tuba à Vilankulo !

 

 

En bref

A faire pour :

  • La douceur de vivre de Tofo et l’accueil de ses habitants
  • Les baleines à bosse et la faune marine en général

Freins potentiels :

  • La difficulté de la plongée : profondeur et courants notamment
  • La difficulté d’accès de Tofo : les transports au Mozambique, c’est toute une aventure (plus d’infos dans un prochain article)
  • La nécessité de se protéger du paludisme, présent dans la région

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