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Nous sommes arrivés tôt au camp aujourd’hui, et décidons d’en profiter pour aller nous baigner dans le lac avec les jeunes de la famille de nos hôtes. Pudeur culturelle oblige, nous y allons tout habillés. Mais ce n’est peut-être pas plus mal ainsi : cela nous permettra de rafraîchir nos vêtements par la même occasion !

Le cadre est idyllique : avec la lumière de la fin d’après-midi, les montagnes derrière Son Kul se dessinent avec beaucoup plus de contraste. Quelques chevaux vaquent à leurs occupations sur la rive, et le lac est d’huile… Malgré sa taille imposante, je crois bien que nous y sommes les seuls.

Quel plaisir de se baigner lorsque l’on a passé deux jours à cheval dans la chaleur estivale sans avoir accès à une douche ! L’eau apaise nos courbatures, et nous retrouvons un instant le plaisir de vacances à la plage. L’environnement nous rattrape vite pourtant : dès que nous tentons de nous éloigner de la rive, les jeunes nous rappellent à l’ordre. Les gens ici ne doivent pas savoir nager… Pas étonnant quand on sait que le lac n’est accessible que par des cols de haute montagne, ouverts seulement l’été.

Août 2017, lac Son Kul (Kirghizstan)

 

Randonnée équestre à Kotchkor

Après un trek dans la région montagneuse de Karakol, nous avions prévu de tester un incontournable du pays : quoi de mieux que la randonnée à cheval pour découvrir les steppes entre Kotchkor et le lac de Son Kul ? Nous nous sommes pour cela tournés vers l’organisme CBT (Community-Based Tourism) de Kotchkor, et avons choisi une option mixte : 2 jours à cheval avec guide, puis 2 jours à pied seuls, le tout avec nuits chez l’habitant (une option 4 jours à cheval était également disponible).

Au programme de la randonnée à cheval

  • J-1 : Nuit chez l’habitant à Kotchkor
  • J1 : Départ en taxi de Kotchkor pour rejoindre le début de la randonnée (une petite heure de route). Environ 4 heures de rando à cheval avec notre guide dans les steppes jusqu’au campement, où nous passerons la nuit dans une yourte rien que pour nous !
  • J2 : A nouveau plusieurs heures à cheval pour rejoindre le lac Son Kul et un 2ème campement.
  • J3 : Nous abandonnons les chevaux et notre guide et pour marcher le long du lac jusqu’au campement suivant.
  • J4 : Le chemin s’éloigne du lac pour rejoindre la ville qui constitue la fin de notre itinéraire. Nous déjeunons chez l’habitant avant de partir pour retourner à la capitale, Bishkek.

Chevaux au Kirghizstan

Les joies d’un tourisme naissant et responsable

La randonnée à cheval au lac Son Kul est un circuit touristique on ne peut plus classique de la région, et pourtant, l’impression de découvrir un petit bout de la “vraie” vie kirghize est bien là. C’est d’abord le nombre encore réduit de touristes dans le pays, et ensuite le développement d’organismes touristiques locaux éco-responsables qui rendent cette performance possible. Le “Community Based Tourism” organise des prestations comme celle que nous avions choisie, en faisant appel à un réseau de locaux pour loger et guider les voyageurs, ce qui assure à ceux-ci une activité et un revenu réguliers. 

Alors, bien sûr, nous sommes restés de simples touristes, mais nous étions tout de même reçus tous les jours chez l’habitant. Nous avons pu découvrir le kitch d’une maison soviétique pour notre première nuit à Kotchkor, puis dormir dans des yourtes au coeur des campements estivaux de nos différents hôtes. Ces campements ne comptant qu’entre 3 et 5 yourtes chacun, nous étions vraiment mêlés aux familles le temps de quelques heures. En revanche, nous avons parfois dû partager nos yourtes avec d’autres touristes (français pour la plupart).

Steppes du Kirghizstan

Rencontre avec les Kirghizes

Si notre guide sur la partie équestre, Batar (et oui) était plutôt réservé, nous avons senti chez la plupart des Kirghizes qui nous ont accueillis une véritable envie d’échanger avec nous. C’est l’avantage de voyager dans des endroits où le tourisme commence seulement à se développer !

De la future professeure d’anglais (dont le niveau dans ladite langue reste très limité) qui souhaite que l’on échange nos numéros pour pouvoir s’exercer, à son frère (dans un état d’ébriété assez avancé à seulement 10h du matin), tentant de nous convaincre de la supériorité du Kirghizstan sur le Kazakhstan, en passant par les différentes mères de famille qui désapprouvaient le fait que nous n’étions pas mariés, les échanges ont été relativement riches étant donné notre tout petit niveau de russe. 

Les jeunes en particulier se sont montrés très curieux. Je garde un beau souvenir d’une fin d’après-midi passée à apprendre à une petite fille à jouer à 1, 2, 3 Soleil. Petit choc culturel vis-à-vis de certains hommes, qui viennent saluer Gaëtan mais ne m’accordent pas un seul regard… Rien de bien méchant, le Kirghizstan est a priori un pays sûr, et c’est finalement assez agréable de constater que nos hôtes n’adaptent pas spécialement leur comportement pour les touristes.

Rando à cheval au Kirghizstan

Goûter à la vie nomade

Quoi de mieux pour traverser les grandes steppes d’Asie centrale que le cheval ? Animal au coeur de la culture kirghize (le Kirghizstan accueille d’ailleurs tous les 2 ans les Jeux mondiaux nomades), nous avons pu constater qu’il était toujours un mode de déplacement de choix dans les endroits reculés. Ayant pratiqué moi-même l’équitation durant toute mon adolescence, j’avais hâte de tester la rando à cheval dans un environnement pareil !

Randonner à cheval au Kirghizstan

Et je n’ai pas été déçue : la sensation que procure la traversée de si grands espaces à cheval est un délice. La démarche chaloupée, la cadence calme mais rapide, les sons de l’animal… permettent de se fondre dans le décor et de profiter à fond de l’environnement. Nous avons traversé des étendues fleuries et des collines verdoyantes totalement désertes, en ayant l’impression que nous aurions pu faire le voyage exactement de la même manière il y a plusieurs siècles. 

Si vous souhaitez faire la même chose, ne vous attendez pas pour autant à une expérience avancée d’équitation. Oui, chevaux sont omniprésents (l’un des camps dans lequel nous avons passé une nuit en élevait même un groupe en semi-liberté). En revanche il semblerait que tous les Kirghizes ne soient pas les maîtres du dressage… Nos compagnons  n’avaient pas l’air de se sentir très concernés par leurs cavaliers et se contentaient de suivre (difficilement) le cheval de tête. Je vous laisse imaginer Gaëtan s’épuiser à essayer de remettre son cheval en route toutes les 5 minutes alors que ce dernier préfère manifestement manger. Reste que le galop accordé à l’approche du lac Son Kul fut tout simplement magique !

Le lac Son Kul à cheval

Les campements

La vie nomade, c’est aussi celle des campements : les groupements de yourtes dans lesquelles nous avons passé nos nuits sont conçus pour pouvoir être démontés et déplacés facilement. Le peuple kirghize est (en tout cas historiquement) nomade, et le lac Son Kul se situant à 3016m d’altitude, j’ai cru comprendre que les populations n’y étaient pas présentes en hiver (information non vérifiée). Les différents jeunes croisés, en tout cas, n’étaient là que pendant les vacances d’été.

Rando au lac Son Kul Kirghizstan

Nous avons donc eu un aperçu de la vie communautaire et de ses conditions, avec notamment les nuits en yourtes partagées avec les familles. Les yourtes sont d’ailleurs très confortables, tout comme la “literie” (un assemblage de tapis et de couvertures – mais vraiment nous avons très bien dormi !). A noter en revanche, l’absence de quoi que ce soit qui pourrait vaguement ressembler à une salle de bain (quant aux “toilettes”, âmes sensibles s’abstenir). 

Il me semble cependant que nos hôtes faisaient un effort particulier côté cuisine pour les touristes : nous avons eu le droit à un quasi-banquet à tous les repas. Au menu, des plats de viande aux influences orientales variées, des légumes et même un peu de sucré. Mieux que le ragoût de mouton auquel nous nous attendions presque (ça va, on a tous le droit à nos clichés) !

Randonnée à cheval au Kirghizstan

RANDO A CHEVAL AU KIRGHIZSTAN : BILAN

Quiétude estivale

Finalement, je crois que ce que je retiens le plus de ce parcours, c’est l’atmosphère paisible qui s’en dégageait. Après un trek magnifique mais éprouvant physiquement, nous avions des journées entières pour parcourir quelques kilomètres dans la douceur de l’été, avec rien d’autre à faire que de trouver notre chemin parmi les collines fleuries, le long du lac et des montagnes. Nous avons eu tout le temps de faire trempette, de jouer au volley avec les autres en attendant les repas, et d’imaginer nos prochains voyages… Si vous souhaitez vous aussi découvrir un joli petit bout du Kirghizstan dans la lenteur et le calme, je ne peux que vous conseiller ce voyage !

Départ du lac Son Kul

 

En bref

A faire pour :

  • Les grands espaces typiques d’Asie centrale
  • La découverte des campements kirghizes (mieux vaut avoir quelques notions de russe)
  • Une randonnée équestre et pédestre facile qui laisse toute sa place à la méditation et à la contemplation

Freins potentiels :

  • Il faudra quand même partager une partie de votre temps, aux campements, avec d’autres touristes (principalement français)
  • Des chevaux pas très réactifs
  • A éviter si vous avez absolument besoin d’une salle de bain ou de vraies toilettes

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