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106 km, 7400m D+, 7 jours de trek

 

Premier soir. Nous n’avons que peu marché après notre journée de transports, mais Gaëtan a hâte d’entamer nos provisions pour commencer à alléger son sac. Soudain, tous ses espoirs s’effondrent : un groupe d’Alsaciens qui occupe le gîte près duquel nous nous sommes installés insiste pour que nous nous joignons à eux. Ils repartent le lendemain et ont besoin d’aide pour finir leurs restes. C’est donc armés de beaucoup de courage et d’abnégation que nous accourons à leur secours. Les spécialités alsaciennes ne feront pas le poid ! Nous remplissons notre rôle avec dévotion, écoutant avec plaisir les récits et boutades de ces collègues d’une association d’insertion qui viennent ici depuis des dizaines d’année. Nous célébrons la victoire avec quelques gorgées de génépi et beaucoup de rires, et repartons repus vers un sommeil bien mérité. Ce GR s’annonce plein d’épreuves !

Août 2019, tour du Queyras

Tour du Queyras
fleurs du Queyras
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Si nous adorons nous dépayser en randonnant dans des pays lointains, nous n’oublions pas pour autant que la France est l’un des pays les plus propices au trek ! Aussi, l’été dernier, alors que nous étions à la recherche d’un itinéraire d’une semaine, nous nous sommes tournés vers les fameux chemins de Grande Randonnée. Nos critères : un trek de montagne de difficulté intermédiaire, accessible en transports en commun, et promettant de beaux paysages, sans trop de monde sur les chemins. Ce serait donc le tour du Queyras (alias GR58), dans les Alpes du Sud ! Nos impressions et infos pratiques ci-dessous.

Notre itinéraire du tour du Queyras

Comme son nom l’indique, le tour du Queyras est une boucle : elle peut s’effectuer dans un sens ou dans l’autre depuis Ceillac. À noter que plusieurs étapes ont des variantes : cela peut vous permettre d’adapter l’itinéraire à votre niveau et à vos envies, ce dont nous ne nous sommes pas privés. 

Fans de nuits sous la tente, nous n’avons pas changé nos habitudes ici et avons opté encore une fois pour le bivouac sauvage. Côté alimentaire, nous sommes partis en quasi-autonomie : on ne se privera pas de la possibilité d’acheter des produits locaux pour le déjeuner !

Le parcours peut être divisé en autant d’étapes que vous le souhaitez. De notre côté,voici notre découpage :

  • J0 : jour de trajet – arrivés à Ceillac, direction Le Tioure (2,4 km, 200m D+)
  • J1 : du Tioure à la chapelle de Clausis par le col des Estronques et Saint-Véran (15,2 km, 1300 D+)
  • J2 : de la chapelle au lac Égorgéou (12,8 km, 900 D+)
  • J3 : du lac jusqu’au Roux (17,1 km, 1000 D+)
  • J4 : du Roux vers les Fonts de Cervières par le col des Thures (14,8 km, 1400 D+) – variante
  • J5 : des Fonts vers le lac de Roue en passant par Souliers (variante par Aiguilles – 15,3 km, 600 D+)
  • J6 : du lac jusqu’au Châtelard par le col de Furfande (14,9km, 1000D+)
  • J7 : retour à Ceillac par le col de Bramousse (12,9km, 1100 D+)

Trace GPX de notre Tour du Queyras

 

Le tour du Queyras : quel niveau de difficulté ?

Dénivelé, kilométrage… ça use, ça use !

Le dénivelé sur le tour du Queyras est assez important. Il l’était en tout cas avec les options que nous avons prises. Je me rappelle encore bien de la montée sèche au col des Thures (1110 m de D+) ! Résultat, les journées de marche ont pour moi été un peu dures à encaisser physiquement… Certaines étapes qui faisaient plus de 15 km ont un peu traîné en longueur. Il faut dire qu’avec des chaussures de randonnée encore jamais testées plus de quelques heures, je ne m’étais pas facilitée la tâche. Avoir la plante des pieds qui brûle à chaque pas à la fin de la journée, ça n’aide pas à garder sa bonne humeur.

Le confort d’un chemin de Grande Randonnée

Au-delà de l’aspect physique, la difficulté d’un trek réside aussi (surtout ?) dans ses conditions d’exécution. Ce fut la grande leçon de notre trek aux îles Lofoten ! Et nous avons rencontré des conditions merveilleuses sur ce tour du Queyras.

  • Météo : rien à redire. Nous ne prenions certes pas un grand risque en allant dans le Sud de la France au mois d’août, mais, étant atteints d’un syndrome François Hollande aigu, nous ne partions pas particulièrement confiants. Heureusement, quelques averses les derniers jours nous ont évité un trop fort dépaysement !
  • Sentiers et balisage : les grands points forts des chemins de GR ! Le balisage est impeccable, les sentiers très bien entretenus, et carte IGN et topo guide dédié au GR58 sont disponibles. Il faut vraiment le vouloir pour se perdre. Et en cas de doute, vous ne pourrez pas rater l’office de tourisme à Ceillac, où vous pourrez poser toutes vos questions avant le départ
  • Boire, manger, dormir : il est possible de trouver de l’eau sur toutes les étapes. Nous l’avons systématiquement filtrée au cas où il y ait un troupeau ou un cadavre en amont – on n’est jamais trop prudent avec l’eau. Les saucissons et fromages locaux sont là pour nous rappeler les joies de randonner en France. Et refuges et campings ponctuent l’itinéraire. En période estivale, mieux vaut réserver vos places en refuge, car ceux-ci ont l’air assez demandés. Côté bivouac, de super spots ont fait notre bonheur tous les jours, même si nous avons parfois dû les partager avec des voisins un peu bruyants (serions-nous devenus de vieux grincheux ?)
col de Saint-Véran
col des Estronques
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GR58 : Alpes, frontière italienne et marmottes

On dirait le Sud

Le tour du Queyras, malgré sa relative accessibilité, c’est avant tout une randonnée dans les Alpes ! Pas de névé en août et aucune expérience en alpinisme requise, mais vous aurez le droit à toute la splendeur du massif. Dès le 2ème jour, vous serez servi avec la vue depuis la tête de la Jacquette près du col des Estronques : les Écrins derrière vous, le Monte Viso devant, et même un petit bout du Mont Blanc au loin… Vous passerez également par Saint-Véran, joli petit village (quoi qu’assez touristique) qui se dispute apparemment le titre de plus haute commune d’Europe avec un village Suisse. Et pas besoins de ces noms prestigieux pour profiter. Nous laissons nos photos parler à notre place ! 

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Queyras GR58
Monte Viso
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Les Alpes, certes, mais les Alpes du Sud ! Les connaissances botaniques me manquent pour décrire cette subtilité, mais nous sentons sur certains passages l’influence méridionale sur la végétation. Un beau mélange donc, qui ajoute du charme aux sentiers.

Entre la France et l’Italie

C’est peut-être idiot, mais l’image qui me venait en premier en pensant aux frontières est celle des douanes passées en voiture ou dans les aéroports, à grand renfort de béton et de postes de police. Pourtant, les frontières entre pays ont souvent une origine géographique, et le tour du Queyras nous le rappelle joliment. À plusieurs reprises, au passage des cols frontaliers, nous nous retrouvons avec un pied en France, et l’autre en Italie

L’idée de pouvoir entrer en Italie sans frais de train ou de tunnel, en descendant une simple montagne est très séduisante… D’autant que ce pays, dans lequel j’ai effectué un échange universitaire, me manque beaucoup ! Mais nous nous contenterons d’écouter l’accent chantant des quelques randonneurs qui font le chemin depuis la péninsule.

Une biodiversité préservée

Le Queyras est un parc naturel régional, et certaines zones bénéficient d’un statut de protection supplémentaire : le GR58 passe notamment par la réserve naturelle nationale Ristolas Mont-Viso.

Et ça se voit ! D’abord, un bel effort de sensibilisation est fait sur certaines portions, avec l’affichage de règles strictes à respecter pour les randonneurs, et des explications sur les projets de préservation. 

Ensuite, parce que nous avons pu constater de nos yeux la richesse de la faune et de la flore. Je n’avais jamais vu autant de marmottes de ma vie ! Pas farouches, elles se laissent observer presque tous les jours, et communiquent entre elles à grands coups de cris disgracieux. Peu après notre départ un matin, nous tombons sur une famille dont les bébés marmottes (j’ai vérifié : on dit marmottons) se chamaillent sous nos yeux attendris (oui bon, surtout les miens). J’essaye de filmer tout en regardant la scène “en vrai” : résultat, la vidéo n’est pas cadrée du tout. Nous garderons donc ce souvenir pour nous !

Outre les marmottes, nous aurons aussi pu voir ce qui ressemblait à des aigles, plein de papillons, une couleuvre, et bien sûr les habituels chiens de troupeaux.

Tour du Queyras
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Le tour du Queyras : quelques infos pratiques

Y aller en transports en commun

Bonne nouvelle, pas besoin de faire grimper votre empreinte carbone pour réaliser ce trek ! Il vous suffira d’un peu de patience pour arriver à Ceillac et en revenir. 

Depuis Lyon :

  1. un premier train pour Grenoble ;
  2. un second pour Gap ;
  3. où nous avons changé pour un autocar en direction de la gare de Montdauphin-Guillestre-Queyras (il est également possible de faire ce 2ème tronçon en train, oui-sncf vous indiquera le moyen le plus rapide).
  4. Sur place, vous pouvez acheter des billets pour les navettes locales qui passent régulièrement et vous emmèneront directement au centre de Ceillac.

Au total, environ 12h heures de trajet à l’aller et 7h au retour (le temps d’attente aux correspondances change la donne), pour un coût aller-retour d’environ 120€ à deux. Ne vous découragez pas pour autant : nous avons effectué ce voyage au mois d’août, alors qu’une partie de la ligne était en travaux. Il est tout à fait possible que le trajet soit plus rapide en temps normal

À l’arrivée du tour

Si comme nous, vous réussissez à accomplir votre GR, vous aurez sûrement envie de fêter ça sur place en restant une nuit à Ceillac ! Aucun problème de ce côté-là, le village est animé et vous n’aurez aucun mal à trouver bars et restaurants selon vos envies. 

Nous avons planté notre tente au camping municipal (les Moutets). Comptez 10€ pour deux personnes, une tente et deux douches.

Un dernier conseil pour la route : suivez les panneaux indiquant la vente de miel à Ceillac. Vous arriverez devant une maison cerclée de magnifiques rosiers. Et repartirez avec des pots de miel délicieux qui ne survivront pas longtemps une fois rentrés chez vous ! 

Col des Thures
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TOUR DU QUEYRAS : BILAN

Un très beau parcours, pour une randonnée sportive et détendue à la fois ! Pas de stress d’itinéraire, ou de mauvais choix d’équipement, nous avons bien profité et découvert un massif français plein de charme. De quoi nourrir nos envies de partir à la conquête des chemins de Grande Randonnée de France !

 

 

En bref

A faire pour :

  • Découvrir un coin de nature préservée en Hexagone
  • La facilité offerte par le GR en terme d’itinéraire, de balisage, etc. (pensez aux variantes pour adapter le trajet à vos envies)
  • La possibilité d’y aller en transports en commun

Freins potentiels :

  • J’ai cherché, je n’en ai pas trouvé !

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