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Deux ans après notre première virée en Chartreuse, nous voilà de retour au pied du col de Bellefont. Pas de neige cette fois-ci, mais je retrouve la même sensation d’arriver dans un petit havre de paix. On s’attendrait presque à voir un ermite sortir de la cabane pour aller méditer face aux montagnes. En ce qui nous concerne, nous avons surtout hâte d’arriver à destination et de planter notre tente. Et surtout, de retrouver la source près de ladite cabane afin d’étancher notre soif ! Soulagés de la voir apparaître, nous nous en donnons à cœur joie. L’eau fraîche, quel délice ! C’est parti donc pour la dernière montée de la journée. Les parapentistes, eux, ont l’air d’avoir la belle vie… Mais nous ne sommes pas mal lotis non plus : arrivés en haut, nous voilà récompensés par la vision d’un chamois en contrebas !

Mai 2020, traversée de la Chartreuse, jour 2

Vue sur Belledonne depuis la Chartreuse

Voilà un trek idéal pour un weekend prolongé ! Un choix évident pour nous après deux mois de confinement en ville, puisqu’il avait l’avantage d’être à moins de 100km de notre domicile. D’autant qu’après avoir fait le tour du Queyras quelques mois auparavant, nous avions hâte de donner sa chance à un autre parcours français !

Reliant Grenoble à Chambéry (ou l’inverse), et réalisable en 3 ou 4 jours, cette randonnée physique représente un beau challenge très facilement accessible en transports en commun ! Tentés ? Voici notre retour d’expérience ainsi que des infos pratiques pour vous aider à préparer votre traversée de la Chartreuse.

Itinéraire et trace GPS de la traversée de la Chartreuse

4 jours de randonnée de Grenoble à Chambéry

La traversée de la Chartreuse, c’est 71 km de randonnée pour 3900m de dénivelé positif. Un beau morceau que les randonneurs les plus sportifs avalent en trois jours ! Vous pouvez construire vos étapes comme vous le souhaitez, mais voici notre itinéraire en quatre jours :

  • J1 : de la gare de Grenoble jusqu’au dessus du Sappey-en-Chartreuse (19km, 1550m D+)
  • J2 : au-delà du col de Bellefont sans monter sur la Dent de Crolles (16,5km, 1200m D+)
  • J3 : jusqu’aux Granges de Joigny (20km, 650m D+)
  • J4 : jusqu’à la gare de Chambéry (15km, 500m D+)

Pendant deux jours et demi, vous suivrez le GR9 (sur sa partie “Tour de Chartreuse”) avant de bifurquer sur le GR96 jusqu’à Chambéry.

Grenoble traversée Chartreuse

Un trek accessible en transports en commun

Difficile de faire plus simple en termes d’accessibilité en transports en commun ! Les gares de Grenoble et de Chambéry, départ et arrivée du trek,  sont très bien desservies en train et en bus. À titre de comparaison, comptez moins d’1h30 pour un Lyon/Grenoble ou un Chambéry/Lyon.

Une fois en gare de Grenoble, pour accéder au GR9, prenez l’Avenue Casimir Brenier jusqu’aux quais sur la droite. Remontez et traversez l’Isère, puis rejoignez la Place Cymaise : le GR démarre à la fontaine du Lion.

La traversée vous emmènera jusqu’au centre de Chambéry, vous ne devriez donc rencontrer aucun problème pour rejoindre la gare.

Trace GPS téléchargeable de la traversée de la Chartreuse

Fondu enchaîné de la métropole aux alpages

De Grenoble au Sappey : de la métropole au village de montagne

Le premier jour de traversée vous permet de rester proche de la civilisation. Parti du coeur de Grenoble, l’itinéraire passe par des points de vue très prisés des habitants du coin. Il faut dire que ça en jette ! Vous aurez la ville à vos pieds et une belle vue sur le massif de Belledonne enneigé depuis la fameuse Bastille, puis au Fort Eynard (respectivement accessibles en téléphérique et en voiture).

Au final, une étape forte en dénivelé positif (et en kilomètres), mais des panoramas grandioses sont à la clé ! À la fin de la journée, nous entamons la descente dans les sous-bois dans une atmosphère plus reculée jusqu’à la petite ville de Sappey-en-Chartreuse. Que nous avons dépassé, afin de bivouaquer en forêt.

Grenoble rando

Col du Coq, Dent de Crolles, Col de l’Alpette : la montagne, la vraie !

Au coeur du massif de la Chartreuse, la deuxième journée de traversée représente à nouveau un petit défi sportif ! Elle nous transporte dans un autre univers, dans lequel les chemins se rétrécissent et se font par endroits un peu plus techniques et vertigineux. Nous croisons toujours beaucoup de monde du Col du Coq à la Dent de Crolles. En même temps, il fallait s’y attendre, avec un premier long weekend ensoleillé post-confinement et une randonnée située à moins de 100km de trois grandes villes ! 

En revanche, les paysages se font plus sauvages, et aucune grande ville n’est plus à l’horizon. C’est d’ailleurs lors de cette journée que nous avons croisé vaches et marmottes (et aperçu un chamois donc !) C’est certainement la plus belle étape de la traversée, avec des alpages charmants et des panoramas toujours sublimes !

Traversée Chartreuse : Chamechaude
Col de Bellefont trek
Traversée de la Chartreuse en trek
Chartreuse 5
Chartreuse 7
Chartreuse 8
Chartreuse 9
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Amorcer la descente jusqu’aux Granges de Joigny

Cette troisième journée fut pour nous la moins peuplée du parcours. Moins de vues époustouflantes ici, mais l’on savoure l’atmosphère paisible des lieux traversés. Sur la première partie, nous randonnons à travers des endroits reculés et verdoyants, et de belles étendues fleuris. Mis à part une courte montée bien sèche, la randonnée est (un peu) plus plate – vous aurez même le droit à une grande descente, quel luxe !  À la fin de la journée, on s’aperçoit que le plus dur est passé en retrouvant de petits villages, jusqu’au hameau des Granges de Joigny, où quelques spots permettent de camper confortablement. Chambéry n’est plus très loin !

Chartreuse fleurie

Quitter la Chartreuse en douceur : en route pour Chambéry

Pour terminer cette traversée de la Chartreuse, nous avions prévu une dernière étape plus courte et toute en descente. Objectif : prendre tout notre temps pour profiter de ces derniers instants sur le massif. Le chemin reste sous les bois pendant une bonne partie du trajet, mais nous apercevons rapidement la ville de Chambéry en contrebas lorsque la vue se dégage. 

Peut-être nous sommes-nous trop détendus, mais nous avons dû manquer un balisage, puisque nous avons malheureusement perdu le chemin en route… Mais contrairement à nos errances lors de notre trek au Kirghizstan, nous nous sommes rattrapés facilement (après un petit moment inconfortable sur une route qui n’était vraiment pas faite pour les piétons). Nous avons pu retrouver des chemins de randonnée très agréables qui nous ont offert un détour champêtre jusqu’à notre arrivée à Chambéry. Le parcours officiel lui, vous mènera tout droit jusqu’à la vieille ville !

Arrivée à Chambéry, Chartreuse

La traversée de la Chartreuse : quel niveau de difficulté ?

Ça y est, le massif a décidé que nous avions suffisamment profité de notre randonnée… Ce n’est finalement pas la petite averse prévue que nous subissons, mais une pluie intense qui dure maintenant depuis plusieurs heures. Combien de fois faut-il venir ici pour arriver à voir correctement tous les paysages traversés ?! Je retrouve avec résignation la sensation de pieds mouillés que je ne connais que trop bien… Pas étonnant que le décor soit aussi vert dans ce pays ! Mon seul espoir à présent : que la pluie cesse pendant la nuit pour que l’on puisse terminer en beauté demain. En attendant, on sert les dents, on pense au moelleux du sac de couchage et on avale les derniers kilomètres de la journée !

La Chartreuse sous la pluie

Niveau de difficulté physique

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la traversée de la Chartreuse, même en 4 jours, est assez physique. Nous ne sommes certes pas très rapides (allez, disons-le, je marche lentement), mais nous avons bien dû randonner 7 heures par jour sur les 3 premiers jours. Après deux mois de confinement sans faire de sport, inutile de vous dire que nous nous écroulions littéralement sur nos matelas le soir venu. Rien de monstrueux non plus si vous êtes sportif, mais mieux vaut y réfléchir à deux fois si vous avez peu d’expérience en randonnée !

Niveau de difficulté technique

D’un point de vue technique en revanche, rien à signaler ! Les chemins sont larges et sans difficulté particulière sur la majeure partie du trajet. Le seul passage un peu plus délicat se situe au niveau de la Dent de Crolles : une petite partie du chemin qui la contourne nécessite d’utiliser les mains pour grimper. Si vous faites la traversée dans l’autre sens, le passage est sans doute plus délicat en descente. Mais des cordes fixes sont là pour vous aider, aucune raison donc de vous arrêter ! 

Évidemment, le terrain peut être bien différent selon la période de l’année choisie : deux années auparavant, début mai, nous avions dû abandonner notre trajectoire initiale en constatant le niveau d’enneigement encore élevé sur une partie du parcours (et puis, ne nous mentons pas, après trois jours de pluie quasi non-stop, je n’avais plus très envie d’avancer).

L’eau : une ressource à gérer avec précaution

Côté logistique, c’est la gestion de l’eau qui demande le plus de prudence. Le massif de la Chartreuse dans son ensemble compte relativement peu de sources. Sur l’itinéraire de la traversée, plusieurs heures de marche séparent parfois celles-ci. Pour éviter quelques moments désagréables, mieux vaut donc les repérer à l’avance, et remplir ses gourdes lorsque l’on en croise une ! 

Pensez également à vous munir d’un filtre, car les fontaines situées sur le trajet (au Sappey et au Col du Coq notamment) sont souvent indiquées non potables.

Bivouac Chartreuse

Et les bivouacs, alors ?

Bivouaquer est autorisé dans tout le massif. Pensez tout de même à jeter un oeil à la réglementation du parc naturel régional de la Chartreuse avant votre départ ! L’option bivouac est d’ailleurs indispensable pour réaliser la traversée de la Chartreuse : mis à part quelques gîtes au Sappey, je ne crois pas qu’il y ait possibilité de dormir en dur le long de l’itinéraire.

Édit : Dans le but d’éviter la sur-fréquentation, le bivouac est désormais interdit et passible d’amende sur les mois de juillet et août dans la réserve naturelle de Chartreuse.

Côté qualité des spots, cela dépendra évidemment de votre propre découpage du parcours. De notre côté, voici ce que cela a donné :

  • 1er soir : dans la forêt au-dessus du Sappey-en-Chartreuse. Nous n’avons pas trouvé mieux qu’un petit coin légèrement en pente à l’ombre des arbres. Rien d’extraordinaire, mais un filet d’eau passait sur le chemin juste à côté, ce qui est toujours appréciable.
  • 2ème soir : près du chalet de l’Aulp du Seuil. Une multitude de spots magnifiques et de l’eau potable disponible au chalet. Pas de secret en revanche : il y a du monde !
  • 3ème soir : aux Granges de Joigny. Les prés sont clôturés, vous devrez donc rester assez près des habitations. Nous n’avons pas pu apprécier ce spot sous la pluie battante, mais le hameau avait l’air charmant. 

Chamechaude Chartreuse

Balisage des sentiers

Nous n’avons rencontré (presque) aucun problème de ce côté-ci. Le GR9 en particulier est très bien balisé. Vous n’aurez donc aucun risque de vous perdre durant les trois premiers quarts du chemin.

Une fois le GR9 quitté, quelques passages peuvent donner lieu à hésiter. Comme je vous le disais plus haut, nous n’avons d’ailleurs pas terminé la traversée sur la bonne route. Nous ne sommes donc pas les mieux placés pour vous conseiller là-dessus ! Mais Chambéry étant vite en vue, on trouve toujours moyen d’arriver à bon port.

Les caprices météo de la Chartreuse

Vous l’aurez compris, ce n’était pas notre première fois en Chartreuse, ni la première fois que nous y randonnions sous une forte pluie pendant de longues heures (on parle même en jours pour ce qui est de la tentative précédente !).

Alors, malgré trois jours de grand beau temps sur cette traversée, nous avons comme une légère impression que le massif reste rarement sec sur de longues périodes… Mais je vous laisse nous détromper en commentaire !

Fleurs en Chartreuse

TRAVERSÉE DE LA CHARTREUSE : BILAN

La traversée de la Chartreuse en trek est un très bel exemple de micro-aventure. La preuve aussi qu’il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour se lancer de beaux défis sportifs. Par ailleurs, la sensation d’avoir relié deux grandes villes à pied est étonnante et agréable : nous repartons avec l’impression de mieux comprendre à la fois ce qui sépare et relie les villes de Grenoble et de Chambéry. Un bon bol d’air facile à improviser sur un long weekend !

 

 

En bref

A faire pour :

  • L’accessibilité en train ou en bus
  • Explorer un massif charmant proche des villes
  • Des étapes relativement denses mais ne nécessitant aucun bagage technique

Freins potentiels :

  • Des sentiers assez fréquentés dès lors qu’il fait beau
  • Un dénivelé positif conséquent

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