Suite de notre aventure de l’été 2022 sur le John Muir Trail ! Après 10…
Premier soir de notre trek en Eswatini. Cela fait des mois que j’attends ce moment et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas déçue ! Nous n’avons marché que quelques kilomètres, mais le dépaysement est complet. La tente plantée au bord d’une cascade, avec pour voisins de somptueux oiseaux au plumage bleu et noir, nous allons pouvoir nous rafraîchir dans les bassins naturels que forme la rivière. Un bivouac version grand luxe !
Septembre 2019, Parc National Malolotja, Eswatini
Après un séjour entre plongée sous-marine et promenades sur les plages paradisiaques du Mozambique, nous tenions à terminer notre séjour en Afrique australe par un trek (difficile de voyager autrement quand on y a pris goût !). Nous voilà donc partis pour l’Eswatini (anciennement appelé Swaziland), où la réserve Malolotja nous attend. On vous dit tout (enfin, presque) sur ce petit joyaux pour randonneurs !
Préparer un trek en Eswatini : le Malolotja
Le parc Malolotja : une réserve naturelle ouverte aux randonneurs
L’Afrique australe n’est pas la première zone de la planète à laquelle les amateurs de trek pensent en premier lorsqu’ils planifient leurs voyages. Et pour cause : difficile de trouver des informations sur des itinéraires de longues randonnées dans la région. Si l’Afrique du Sud a bien sa chaîne de montagne (le Drakensberg), sa traversée en autonomie nous semblait un peu périlleuse. Les chemins n’y sont apparemment pas tracés (et donc encore moins balisés), le massif très peu fréquenté. Notre traversée des îles Lofoten l’année précédente nous a appris à rester humbles…
Heureusement, il existe une solution : le petit pays d’Eswatini, entre le Mozambique et l’Afrique du Sud, et en particulier l’un de ses parcs nationaux : le Malolotja.
Sur le papier déjà, tous les critères sont là :
- 200 km de chemins dédiés à la randonnée
- un parc sauvage de 18 000 hectares
- bivouac autorisé
- un parc naturel protégé aux paysages vallonnés
- une faune assez riche sans être dangereuse (pas de grands prédateurs)
Que demander de plus ?
Trek en Eswatini : choisir son itinéraire au Malolotja
Alors c’est sûr, il est compliqué de trouver une trace GPS ou un itinéraire de trek classique déjà pensé pour le Malolotja… Nous n’en avons d’ailleurs pas à vous proposer, désolés !
Pour ce qui est du tracé, la préparation est donc limitée. D’autant que l’unique carte du parc que nous avons trouvée sur internet était très sommaire… La seule chose à faire est par conséquent de demander conseil à l’accueil du parc. Ils n’ont malheureusement pas de carte à distribuer, mais ils nous ont laissé prendre leur exemplaire en photo. Pas terrible, mais toujours mieux que rien !
En revanche, nous y avons croisé un ranger qui a pu nous dire quels secteurs étaient accessibles au moment de notre voyage, quels spots étaient les meilleurs pour bivouaquer et quelles étaient nos options pour 4 jours de randonnée. Pour information, la demande avait l’air de les surprendre : les trekkers ne doivent pas être courants là-bas. Résultat : de toutes petites étapes journalières pour pouvoir rester à proximité de points d’eau.
S’équiper pour randonner au Malolotja
Afin de réaliser un trek en Eswatini, petit pays montagneux, l’équipement à prévoir est classique. Le dénivelé n’est pas extraordinaire et vous ne rencontrerez pas de passages techniques type pierriers. Il est cependant nécessaire d’avoir de bonnes chaussures de randonnée si vous y marcher plusieurs jours, et de quoi faire face à la pluie et à des nuits qui peuvent être un peu fraîches. Et je ne parle pas de la saison des pluies, qui s’étend d’octobre à mars.
À noter qu’il n’y a a priori pas de risque d’attraper le paludisme en Eswatini. Le royaume est en effet trop haut en altitude pour que des populations de moustiques s’y développent. Pas besoin donc de couvrir chaque centimètre-carré de votre peau de vêtements ou de traitement anti-moustique, comme nous avions dû le faire au Mozambique !
Prévoir le prix d’entrée dans le parc
Vous devrez de toute façon vous rendre à l’accueil pour payer votre entrée dans le parc (ainsi qu’un forfait journalier). Rassurez-vous : je ne me rappelle plus du prix exact, mais il était très faible (l’équivalent d’une petite dizaine d’euros à deux pour 4 jours). Pour information, l’Eswatini a sa propre monnaie, mais les Rands sud-africains y sont couramment utilisés.
Comment se rendre au Malolotja ?L’accès au parc Malolotja est assez pratique, puisqu’il se trouve à 30 km de Mbabane, la capitale de l’Eswatini. Le plus simple est donc de prendre un taxi depuis le centre, pour un trajet d’environ 30 minutes. Vous pouvez prévoir à l’avance un taxi pour le retour à votre arrivée au parc, à l’accueil. On nous a également parlé d’un bus sur place qui ferait le trajet. Nous n’avons pas plus d’informations, car après 2 semaines d’aventure dans les transports en commun de l’Afrique orientale, nous avons ici préféré la facilité. Mais n’hésitez pas à vous renseigner auprès des habitants ! |
Retour sur notre trek en Eswatini : 4 jours de rêve éveillé
Randonner entre brousse et cascades
Une chose est sûre : nous n’avions jamais randonné dans des paysages pareils ! On nous avait vanté la beauté de l’Eswatini… Le Malolotja lui fait honneur. Un savant mélange entre savane, formations rocheuses, collines verdoyantes et montagnes en arrière-plan… Le panorama est saisissant ! Nous sommes plongés dans le bain d’entrée, et la rencontre avec les premières antilopes locales (des blesboks, si j’en crois Wikipédia) ne se fait pas attendre.
En revanche le balisage nous laisse perplexe… heureusement que Gaëtan a un bon sens de l’orientation !
Nous ne croisons très vite plus personne et descendons petit à petit vers la rivière qui traverse le parc. Nous atteignons rapidement le lieu de notre premier bivouac, qui, comme je le disais plus haut, nous a vraiment enchanté. Après cette randonnée sous une chaleur intense, nous avons pu nous offrir une bonne baignade, un délice ! Et pour couronner le tout, une bande de babouins se promenaient juste en face pendant que nous faisions trempette.
Immersion totale dans un parc sauvage
Les journées s’enchaînent, et nous ne croisons toujours personne. Nous ne croiserons en fait strictement personne (à part les babouins, que nous reverrons sur la fin) pendant les 4 jours de notre trek. Du jamais-vu pour nous !
Une situation qui a d’ailleurs son inconvénient : si nous ne risquons pas de croiser lions, crocodiles et hippopotames au parc Malolotja, les serpents, eux, sont bien ici chez eux. Et autant dire qu’il ne s’agit pas des gentilles couleuvres de notre douce France… Par deux fois en 4 jours, nous nous ferons une frayeur en tombant nez à nez avec des spécimens aux couleurs exotiques peu rassurantes… Le premier était couleur sable, le second complètement noir avec des écailles formant des pics ! Heureusement, les deux ont eu encore plus peur que nous et sont vite retournés se cacher dans les hautes herbes. Mais je me demande vraiment ce que nous aurions fait en cas de morsure, isolés comme nous l’étions dans ce parc désert… Pour information, voici la conduite à tenir (en France en tout cas) selon la sécurité sociale.
Un trek paisible pour profiter des bivouacs
Après un premier jour sur les collines avec une vue dégagée sur les montagnes plus lointaines, notre itinéraire plonge dans les gorges luxuriantes de la rivière Malolotja. Nous en prenons plein la vue. Seul hic : la météo se dégrade petit à petit. Comme le veut la tradition, nous aurons même de la pluie quelques heures.
Nous marchons finalement assez peu vu l’itinéraire raccourci que nous a conseillé le ranger à l’accueil du parc. Nous avons ainsi tout le temps de profiter chaque jour des spots de bivouac plus époustouflants les uns que les autres. En effet, après les petits bassins du premier soir, ce sont de véritables piscines naturelles avec bonus cascades que nous découvrons les jours suivants. Petit conseil : ne vous asseyez pas sur la roche mouillée, ou vous passerez de longs moments à vous débarrasser des mini-sangsues qui auront profité de votre présence… à part ça, que du bonheur !
L’eau ne manque donc jamais, et la seule difficulté logistique consiste à se perdre en l’absence quasi-totale de balisage ou de carte. Il faut bien croire que le métier rentre : une fois n’est pas coutume, nous avons toujours su trouver notre route au Malolotja !
TREK EN ESWATINI : BILAN
Ce trek en Eswatini est sans aucun doute le plus dépaysant que nous ayons eu l’occasion de faire : un savant mélange entre savane, montagnes et gorges luxuriantes. Isolement total et déconnexion garantie ! Et si le Malolotja n’est pas le parc le plus emblématique du royaume en matière d’animaux sauvages, rencontrer antilopes, babouins et serpents en randonnant reste une expérience à vivre !
En bref
A faire pour :
- un parc sauvage et préservé pour une déconnexion totale
- des paysages totalement dépaysants
- des spots de bivouac incroyables
Freins potentiels :
- une orientation à l’ancienne en l’absence de carte ou de balisage de qualité
- de nombreux points d’eau asséchés à la fin de l’été (notre été : septembre), ce qui réduit beaucoup les possibilités d’itinéraires et contraint à un trek aux dimensions familiales
- les serpents !!! aaah !
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